Une précision très importante
Avant de t’embarquer dans le texte qui suit, ami, surtout, ne te trompe pas. Tu n’es pas devant un imprimĂ© fourni par l’administration, soit pour une enquĂŞte Ă remplir, soit pour un test Ă accomplir, soit pour un programme Ă signer. Tu es devant Quelqu’un ; tu es l’enfant prodigue qui enfouit sa tĂŞte au creux de l’épaule de son Papa. Au lieu de parcourir les articles d’un règlement anonyme, sens-toi en relation avec ce Père. Certes, il a des exigences, mais elles sont insĂ©parables de son Amour, elles viennent de son CĹ“ur et visent le tien. Il ne te dit pas “dĂ©fendu” ou “permis”, mais “malheureux” ou “bienheureux” : car c’est ton bonheur qu’il dĂ©sire, et le pĂ©chĂ© n’est jamais est une rĂ©ussite.
Dis-toi bien encore que, branchée sur ton baptême, la loi scoute a fait de ta part l’objet d’une promesse, sur ton honneur et avec la grâce de Dieu ; une promesse que tu as prononcée publiquement et dont les autres peuvent vérifier l’application. Au rebours des lois générales qui s’imposent à toi bon gré ma gré, la loi scoute t’a été proposée comme un choix et tu t’y es engagé librement. Tu ne te trouves donc pas devant un Code pénal mais devant le portrait du fils chéri que tu as juré de reproduire.
Alors, ne te mets pas au garde-Ă -vous, mais laisse ton cĹ“ur de grand gosse s’ébranler, au bord des larmes si c’était le cas. De cette manière, quand tu auras fini, tu ne diras pas “Ouf !” mais “Merci !”. Tu ne seras pas simplement redevenu correct mais vivifiĂ©. Tu ne sortiras pas d’une machine Ă laver mais d’un bain de tendresse. Plus que propre, tu seras rĂ©joui, et mĂŞme transfigurĂ©. De toi le Père pourra dire : “Ah ce que tu ressembles Ă JĂ©sus ! Ah ce que tu es beau, mon enfant !”. Et lui aussi sera dans l’allĂ©gresse, avec le ciel tout entier (Luc 15, 7).
Fais un temps de silence pour réaliser tout cela. C’est capital.
Un préalable à la loi scoute… la prière scoute
1. C’est ta relation à Dieu (le Dieu de Jésus-Christ) qui est ton problème de fond. Est-ce qu’elle existe, est-ce que tu la vis, est-ce que tu la développes ? Es-tu en lien avec le Seigneur d’une façon concrète et consciente ? Réalises-tu la présence de Dieu dans ton cœur de baptisé ? L’aurais-tu expulsé par une faute grave ? Ou bien y es-tu totalement inattentif, comme un être indifférent ni pour ni contre, comme un chrétien inscrit sur les registres de l’Eglise ?
2. Mènes-tu ta vie spirituelle comme tu mènes ta vie de jeune, ta vie étudiante, ta vie d’amitié, ton programme de détente ? As-tu une règle de vie, inscrite sur ton carnet de route ?
Prévois-tu le temps de la prière quotidienne, celui de la confession au moins mensuelle, celui de ta formation chrétienne (telle lecture, à commencer par la consultation du Catéchisme de l’Eglise catholique...). Si tu organisais le reste de ta vie comme tu organises ta vie spirituelle, ne serais-tu pas une sorte de clochard traînant le pied dans des terrains vagues ? Mènes-tu, ou te laisses-tu surmener ? Te fais-tu aider ? Prends-tu quelques notes dans ton carnet de route ? Ta vie spirituelle n’est-elle pas décousue ?
3. Pries-tu ? De façon régulière et par tous les temps ? En faisant autre chose que de débiter une formule toute faite, en engageant ta tendresse ? Vois-tu une progression dans ta manière de prier : une plus grande facilité à te trouver devant ton Dieu, même sans mots, comme un grand gosse heureux ? Ou bien pries-tu en y allant à reculons, avec des semelles de plomb ? La prière est-elle devenue dans ta vie, non pas une habitude, mais une réalité essentielle à la qualité de ton existence ? Te fais-tu guider sur ce point ? Fréquentes-tu les saints ?
4. Es-tu gĂ©nĂ©reux, c’est-Ă -dire “prompt et prĂŞt” Ă aimer (comme dit saint Ignace) ? As-tu une propension Ă contenter ton Seigneur et tes frères ? Ou bien faut-il t’arracher les moindres gestes avec des pinces ? Sens-tu dans ton cĹ“ur un dynamisme bien en marche et qui suscite sans attendre tes meilleures rĂ©actions ? Ou bien ton moteur est-il rouillĂ© et ta machine tous freins bloquĂ©s ? Pars-tu au quart de tour ? D’oĂą vient-il que tu sois amorphe, si c’est le cas ?
5. Sers-tu JĂ©sus comme il le mĂ©rite ? “De tout ton cĹ“ur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toutes tes forces”, par tous les moyens ? Non pas dans le vague mais concrètement, selon les engagements que tu as pris ? Ou bien es-tu obnubilĂ© par la jouissance, le plaisir immĂ©diat, la vie Ă rĂ©ussir ? Tout romantisme mis de cĂ´tĂ©, est-ce bien vrai que tu donnes une valeur au verbe “servir”, ou bien laisses-tu cela aux pauvres types, Ă ceux que la misère du monde empĂŞche de vivre pour eux, Ă tous ceux qu’obsède la pauvretĂ© ? Vois-tu ta vocation comme un service ou bien comme une carrière avantageuse ?
6. Sais-tu donner sans compter ? D’abord de toi-même, de ton temps, de ta personne, sans te débarrasser du problème en envoyant un peu d’argent là où il en faut ? Mais sais-tu aussi partager concrètement ce que tu as : ta culture pour aider un autre moins doué, ta foi en osant témoigner d’une façon ou d’une autre, les objets que tu as à ta disposition ? Devant les multiples besoins de l’heure, ceux qui se montrent dans les rues et les moyens de transport des grandes villes, n’es-tu pas tenté de te fermer le cœur, en disant que ces pseudo-pauvres sont des truands, ou des flemmards, ou des étrangers, ou bien qu’ils sont trop nombreux, ou bien qu’il y a des organismes pour cela ? As-tu le réflexe de donner, ou bien passes-tu indifférent, comme le riche devant Lazare ?
7. Sais-tu combattre en risquant les gnons ? Te montrer chrétien même si c’est mal reçu ? Expliquer que les exigences chrétiennes ne sont pas ringardes et prendre la défense du Saint-Père, que ce soit face à des non-chrétiens ou même à l’intérieur de l’Eglise ? Restes-tu silencieux, ou alors vague à souhait, pour ne pas avoir à prendre position ? A moins que tu ne fasses chorus avec la majorité critique ? Sais-tu, sans être provocateur, être franc ? T’arrive-t-il de rougir de l’Evangile, par peur de ta réputation, ou bien par manque de conviction ? Es-tu fier d’être catholique, ou bien pratiques-tu le méli-mélo tranquillisant de toutes les opinions ? Sais-tu entrer en dialogue sans démissionner de ta foi pour autant ? Confonds-tu la tolérance avec l’indifférentisme qui justifie tout ? Ne cherches-tu pas l’héroïsme, pas à toi en tout cas ? As-tu le souci missionnaire ? Acceptes-tu que l’amour de Dieu et des autres puisse prendre une forme onéreuse ?
8. Sais-tu te dépenser d’une façon gratuite, sans compter les points, sans pratiquer le donnant-donnant ? Te suffit-il, quand tu agis, de savoir que le Seigneur est content de toi, et quelques autres avec Lui sûrement ? N’as-tu pas trop conscience de tes exploits ? Ne te laisses-tu pas trop griser par la réussite et déprimer par l’échec ? Sais-tu que donner, c’est rendre ce qu’on a reçu ; que servir, c’est remplir sa tâche exacte sans faire de l’extraordinaire ? Es-tu pauvre de cœur, comme celui qui a conscience du don de Dieu et qui cherche avant tout à plaire à son Père ? Tiens-tu ton bilan comme le pharisien imbu de ses mérites ?
Et dans ce contexte… la loi scoute, elle-même
1. Le scout met son honneur à mériter confiance.
Peut-on avoir confiance en toi, parce que ton oui est oui, que tu tiens tes promesses, que tu es à l’heure au rendez-vous, que tu réponds sans tarder au courrier reçu, qu’on peut compter sur le soutien de ton amitié, qu’on peut même prévoir que tu feras les premiers pas (pour écrire, rendre visite, relancer, demander des nouvelles, t’inquiéter) ? Ou bien n’es-tu pas fiable, parce que jamais net, toujours en retard, inattentif à l’autre ? Ne t’est-il pas arrivé de causer du tort à quelqu’un en ne tenant pas tes engagements envers lui, en lui compliquant l’existence par des retards inexcusables ? Aimerais-tu avoir pour ami un jeune qui te ressemblerait ? Fais-tu à autrui ce que tu voudrais qu’on te fasse à toi-même ?
2. Le scout est loyal à son pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés.
Es-tu loyal envers tous ? Joues-tu franc-jeu avec les lois de ton pays, celles qui sont justes et n’offensent pas la morale ? Respectes-tu le bien commun, ou en prends-tu Ă ton aise avec le “pas vu, pas pris” ? A la maison, tiens-tu ton rĂ´le exact, ou bien te sers-tu de cette “base de raid” avec dĂ©sinvolture, sans prendre ta part de service ? Chef, accomplis-tu ce que tu as promis de faire, sans le rĂ©duire Ă un minimum Ă©triquĂ© ? Routier, mais pas passif pour autant, exerces-tu tes responsabilitĂ©s, les choses Ă faire, mais surtout les personnes Ă accompagner ?
3. Le scout est fait pour servir et sauver son prochain.
As-tu conscience que servir, c’est aussi sauver, sauver tel jeune du non-sens, du gâchis, du désespoir, de la solitude, du découragement ? Réalises-tu l’assistance à personne en danger : danger de prendre une fausse piste, de se laisser entraîner au mal, de mettre sa foi en péril ? Vois-tu que le service n’est pas fait de B.A. ponctuelles mais d’un accompagnement continu, d’un soutien constant ? As-tu conscience des dangers de la société actuelle, et des blessures qu’elle inflige à tel ou tel (parents séparés, etc.) ? T’est-il arrivé de sauver un jeune de la drogue, du spiritisme, du mauvais usage de la sexualité, de la paresse intellectuelle, d’emballements incontrôlés, du suicide à la limite ?
4. Le scout est l’ami de tous et le frère de tout autre scout.
Es-tu prĂŞt Ă aimer qui que ce soit, sans tenir compte de la couleur de sa peau, de sa condition sociale, etc. ? Evolues-tu en vase clos, dans un cercle confinĂ©, entre “gens bien” d’un milieu distinguĂ©, sur ton “petit carrĂ© d’herbe verte” ? As-tu dĂ©crĂ©tĂ© une limite Ă tes relations, par principe ? T’est-il arrivĂ© de blesser un autre jeune en lui faisant sentir son indignitĂ© vis-Ă -vis de toi ? MĂŞme compte tenu de ce qu’exige la prudence bien comprise, les prĂ©jugĂ©s de milieu n’ont-ils pas jouĂ© indĂ»ment envers la fille que tu aurais pu aimer jusqu’à l’épouser ? Es-tu bien sĂ»r de ne pas avoir bafouĂ© l’autre pour un prĂ©texte ridicule, mĂŞme si elle n’en a laissĂ© rien paraĂ®tre ? Fais-tu souffrir autrui sans mĂŞme t’en rendre compte, comme un inconscient ? Joues-tu avec les cĹ“urs dans une cruelle ingĂ©nuitĂ© ? Demandes-tu Ă la FSE de sanctionner ton jeu en ne recrutant que des gens comme toi, au risque de le faire prendre pour ce qu’il n’est pas ? La prends-tu comme complice de tes Ă©troitesses ?... Travailles-tu Ă la bonne entente entre les divers scoutismes de notre pays ?... T’arrive-t-il de communier avec une rancune au cĹ“ur, sans avoir rien fait pour t’en dĂ©barrasser ? Exclus-tu de ta charitĂ© ne serait-ce qu’une seule personne, et trouves-tu Ă cela une bonne raison ? N’es-tu pas le pâle reflet des prĂ©jugĂ©s de ton milieu, de ses inimitĂ©s traditionnelles, de ses combats dĂ©passĂ©s ? Entres-tu Ă fond dans la perspective d’une civilisation de l’amour ? Je t’en prie, attarde-toi sur ce point, le temps qu’il faudra : c’est capital.
5. Le scout est courtois et généreux.
Observes-tu la politesse, la dĂ©licatesse, la courtoisie ? Sais-tu ĂŞtre “fair play” mĂŞme dans une circonstance dĂ©sagrĂ©able ? Sais-tu prendre sur toi pour ne pas faire sentir Ă l’autre ta dĂ©convenue ? As-tu de la grandeur d’âme, de la maĂ®trise de toi ? Ou bien t’arrive-t-il de t’avancer jusqu’à la limite de la muflerie, de la bassesse, de la “vacherie”, du coup bas ? Sais-tu te rĂ©jouir du bonheur de l’autre, mĂŞme si c’est au dĂ©triment du tien ? Sais-tu te montrer bon joueur en toute circonstance et pratiquer le “haut les cĹ“urs” ?
6. Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu : il aime les plantes et les animaux.
Respectes-tu les lieux où tu passes, que ce soient les villes ou les campagnes ? T’arrive-t-il de salir l’environnement, de le dégrader, de le saccager pour le plaisir ? As-tu souci de laisser la place propre pour le suivant ? Prends-tu le temps de louer Dieu pour un paysage avant de la photographier ou de t’y reposer ? Es-tu respectueux envers les bêtes et envers les fleurs, comme François d’Assise, ou as-tu la manie d’écraser, de cueillir, de piétiner ?
7. Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié.
ObĂ©is-tu Ă ceux qui ont autoritĂ© sur toi et qui l’exercent lĂ©gitimement ? As-tu le courage de donner ton avis pour aider le chef Ă prendre une meilleure dĂ©cision, quand c’est possible du moins ? Au-delĂ de la simple exĂ©cution matĂ©rielle, cherches-tu Ă voir le bien-fondĂ© de ce qui t’est demandĂ© ? N’es-tu pas le grand râleur par principe ? L’opposant systĂ©matique ? Ou bien le “plat de nouille” amorphe ? Travailles-tu Ă la cohĂ©sion du scoutisme, dans ton unitĂ©, ton groupe, ta province, ou te plais-tu Ă fomenter des histoires, Ă mettre des bâtons dans les roues, Ă empoisonner la vie des autres ? N’es-tu pas plus prompt Ă te faire obĂ©ir qu’à obĂ©ir toi-mĂŞme ? Entres-tu dans les vues de l’Eglise, surtout celles qui touchent Ă l’essentiel de la foi et des mĹ“urs ? Ne flirtes-tu pas avec les Ă©ternels contestataires ? Accueilles-tu la personne des chefs mĂŞme si elle ne te plaĂ®t pas, pas du tout peut-ĂŞtre ? Joues-tu le jeu que t’impose la circonstance prĂ©cise ? Es-tu capable de supporter ce que d’autres supportent, de partager la patience de notre Saint-Père ? Travailles-tu Ă l’unitĂ© de l’Eglise de toutes tes forces ? As-tu un a priori favorable pour les textes du Magistère ou bien cherches-tu d’abord la petite bĂŞte ?
8. Le scout est maître de soi : il sourit et chante dans les difficultés.
Te soucies-tu de construire la maĂ®trise de toi, au sortir d’une enfance oĂą tu as cĂ©dĂ© Ă tes caprices ? OĂą mets-tu ta force d’âme : dans l’explosion colĂ©reuse incontrĂ´lĂ©e ou bien dans la possession de toi-mĂŞme ? Sais-tu rester le cĹ“ur en paix pour dire les choses les plus dures Ă dire ? Sais-tu punir calmement au nom mĂŞme de l’amour qui est en toi, sans crier, sans t’emporter, sans blesser, comme le demandait Don Bosco ? Sais-tu aborder une situation (une entrevue, un examen...) sans te stresser ? Sais-tu dĂ©sirer une chose sans trĂ©pigner ? Es-tu patient en amour ? Prends-tu le temps de prier avant toute action dĂ©licate, tout apostolat difficile ? Y a-t-il au fond de ton cĹ“ur un lieu secret oĂą le trouble n’entre jamais, parce que c’est lĂ le “jardin de Dieu” ? Sais-tu y refluer sans perdre de temps, en cela plus chrĂ©tien que stoĂŻcien ? Devine-t-on en toi un ĂŞtre habitĂ©, auquel le Seigneur donne la sĂ©rĂ©nitĂ© ? Est-ce lĂ le tĂ©moignage que tu fournis Ă ceux qui te regardent, ou bien leur parais-tu Ă©vaporĂ©, non-lestĂ© ? Pratiques-tu en tous terrains le sourire et la bonne humeur, d’une façon devenue naturelle, sans qu’on aperçoive l’effort intĂ©rieur que tu fournis ? Sais-tu que la maĂ®trise de soi est un des fruits de l’Esprit (Galates 5, 22), donc qu’elle coĂŻncide avec une certaine douceur ? Sais-tu que cette douceur est l’expression de la force d’âme la plus robuste ? Pense Ă JĂ©sus dans sa Passion...
9. Le scout est économe et prend soin du bien d’autrui.
Vois-tu la différence qu’il y a entre la pingrerie et l’économie ? Sais-tu être généreux sans gaspiller ? Sais-tu être pauvre sans être avare ? As-tu pour cela suffisamment de liberté ? Respectes-tu le bien d’autrui comme tu veux qu’on respecte tes petites possessions ? Apprends-tu à tes loups ou à tes scouts la valeur des choses et la chance qu’ils ont de manger à leur faim ? Leur apprends-tu à partager ?
10. Le scout est pur dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
Sais-tu que l’amour est un acte d’homme, que le sujet du verbe “aimer” est la personne et non l’instinct dĂ©bridĂ© ? Sais-tu que l’amour s’apprend, et qu’on ne parcourt pas les Ă©tapes de la “Carte du Tendre”... en formule 1, Ă fond de train ? Crois-tu que ton corps est lui aussi au Seigneur, et que tu ne peux pas le faire entrer dans n’importe quelle tractation ? Crois-tu Ă la saintetĂ© de tes membres de baptisĂ© ? Sais-tu maĂ®triser ton imagination en ne regardant pas n’importe quoi (Ă la tĂ©lĂ©vision ou ailleurs) ? Vois-tu assez que la permissivitĂ© actuelle n’engendre que le drame, celui des couples et de leurs enfants ? Es-tu dĂ©cidĂ©e Ă stopper cette course Ă l’abĂ®me ? Es-tu capable de l’expliquer aux autres sans rougir ?... Acceptes-tu de parler de ces choses Ă l’intĂ©rieur de la confession, sans avoir peur de les exprimer, dans une totale confiance, quitte Ă commencer par lĂ ? Comprends-tu cependant que l’impuretĂ© dĂ©pend de questions plus profondes, et qu’il te faut une cure plus gĂ©nĂ©rale pour rĂ©soudre ce problème particulier ? Comprends-tu que l’Eucharistie est une force plus qu’une rĂ©compense, et que tu n’arriveras Ă rien si tu cesses de communier ou si tu rarĂ©fies tes communions ? Acceptes-tu de recourir au sacrement du Pardon autant qu’il le faudra (demande au prĂŞtre : il t’éclairera Ă ce sujet), afin de recevoir le Corps du Christ qui gardera pur ton corps Ă toi, dans une sorte de “corps Ă corps” sacramentel ? As-tu l’espĂ©rance d’arriver Ă un progrès, ou bien renonces-tu Ă y parvenir et t’enfonces-tu dans le mal ? Si tu as des difficultĂ©s particulières, n’hĂ©site pas Ă t’ouvrir au confesseur, celui que tu trouveras dans ce pèlerinage, celui que tu consulteras rĂ©gulièrement par la suite. Mais ne t’enferme surtout pas sur ton problème : ouvre la fenĂŞtre de ton cĹ“ur et reçois Ă flots la lumière. Surtout, replace cette question dans l’ensemble de ta vie chrĂ©tienne, car tout se ramène Ă l’amour.
Alors ?
N’aie pas la grosse tête après cette lecture, ami. Repense à ce que je te disais au début : baigne-toi dans la relation filiale du Père des cieux, pose la tête sur son épaule et entends battre son Cœur. Là , dans cette position, dis au prêtre ce qui te semble l’essentiel pour aujourd’hui, et reçois le pardon d’un cœur tout joyeux.
Puis garde prĂ©cieusement cet examen de conscience. Il te servira d’autres fois pour perfectionner ton amour, pour avancer. Car tu n’es pas au bout de la route, mĂŞme si cette Ă©tape te bouleverse particulièrement. “Tu verras mieux encore”.